Étuvage du saucisson
Cela fait plusieurs mois que cet article me titille et trotte dans un coin de ma tête. J’y pense souvent lorsque je m’endors et que les moutons décomptés et découpés finissent dans des chaudins et autres fuseaux.
L’étuvage: une notion, une technique qui n’est pas si simple. Qu’est ce donc réellement ? Est-ce si indispensable pour la fabrication du saucisson ?
Commençons par la définition du Larousse:
« L’étuvage est le traitement d’un produit alimentaire dans une enceinte close, à température définie, en présence ou non de vapeur d’eau. »
C’est bien joli, mais pourquoi faire ? Quel est l’intérêt de cette méthode ?
Selon les livres actuels de charcuterie, ceux qui font foi, l’étuvage du saucisson qui consiste à l’amener pendant un ou plusieurs jours à des températures généralement comprises entre 18 et 26°C pour des taux d’humidité variables permet:
- Le développement bactérien nécessaire à la bonne maturation des saucissons secs.
- Une diminution du temps de séchage grâce à l’obtention d’un début de dessiccation et d’une perte de poids d’environ 10%.
- Un développement plus précoce de la fleur blanche du saucisson
- L’apparition rapide de la couleur rouge caractéristique (des salaisons industrielles ?).
Vu comme ça, il peut paraître idiot de s’en passer. D’ailleurs pour beaucoup de fabricants et d’amateurs, la fabrication du saucisson sec est profondément liée à l’étuvage:
« Quoi ?! Tu n’étuves pas tes saucisson ? Ma grand mère faisait ça, sa mère et son père avant elle, mes ancêtres…Même mon chat s’il pouvait…. J’ai souvenir des saucissons qui pendaient dans la cuisine ou à coté de la cheminée alors « tais-toi ». »
La véritable recette du terroir, celle que nous recherchons impliquerait-elle obligatoirement l’étuvage ? Et si oui, doit-on toujours pour autant respecter la tradition ?
Je me suis donc plongé dans quelques bouquins du 19ème siècle et à ma grande surprise, peu évoquent l’étuvage en tant que tel. On sent que le concept n’était pas inconnu mais on ne peut pas dire que c’était une règle générale:
Marc Berthoud dans « la charcuterie pratique » en 1885 nous propose juste de « suspendre certains saucissons au-dessus du fourneau de cuisine, pendant un jour ou deux, afin qu’ils rougissent ». Mais pour les autres, c’est directement au séchoir qu’ils sont envoyés.
Cauderlier dans « le livre de la fine et de la grosse charcuterie » en 1877 nous invite à « les suspendre pendant 3 à 4 jours dans un milieu chauffé de 20 à 25 degrés, afin de faire travailler le salpêtre pour que la chair du saucisson soit rouge ».
Louis-françois Dronne dans « Charcuterie ancienne et moderne: traité historique et pratique » en 1869 n’évoque à aucun moment ce principe, que ce soit pour les recettes de son temps ou historique. Il parle bien de les suspendre à la cheminée mais uniquement dans le but de fumaison.
Auguste Valessert dans « traité pratique de l’élevage du porc » en 1890 n’apporte pas plus de précisions aux recettes de Marc Berthoud, qu’il pompe allégrement. C’était sûrement un de ses amis.
Théodore Bourrier est le seul à employer le terme d’étuvage dans son livre « Le porc et les produits de la charcuterie: hygiène, inspection, réglementation » en 1888 mais c’est pour nous dire uniquement que c’est « une cuisson sur un feu doux et en vase clos ». Dans ces recettes de saucissons, pourtant nombreuses, l’étuvage ou ce qui s’en rapproche n’y est jamais évoqué.
Aucune notion non plus dans « le manuel du charcutier ou l’art de préparer » de 1827 ou celui de Lebrun en 1869. Néanmoins, il faut reconnaître qu’à cette époque là, il n’y avait guère que le saucisson de Lyon ou d’Arles qui étaient présentés comme à consommer crus uniquement, les autres étant apparemment pour la plupart plutôt dégustés cuits et/ou fumés.
Autant j’avais de la matière littéraire pour la deuxième partie du 19ème siècle, autant je me suis retrouvé dépourvu pour la première du 20ème siècle, plus dédié vraisemblablement à la boucherie qu’à la charcuterie… Il n’empêche que je viendrais à l’occasion compléter cet article si mes sources s’étoffent.
Bref, deux dates seulement:
1904 et 1942 pour respectivement un article très détaillé sur le saucisson sec dans un mensuel s’intitulant « la conserve alimentaire » et le livre « charcuterie ordinaire et charcuterie fine » de Paul Laloue.
Que ce soit l’un ou l’autre, aucun n’évoque l’étuvage dans la réalisation du saucisson sec avec des recettes pourtant très actuelles dans leur finalité (c’est à dire destiné à être consommé cru).
A noter que Paul Laloue est à ma connaissance le seul auteur de livres charcutiers qui ne préconise pas le salpêtre dans ses recettes de saucissons. Par contre en 1954, dans son « guide de la charcuterie » il introduit sans le nommer le concept de l’étuvage car il propose alors systématique de « les maintenir en pièce chaude à l’ambiance de la cuisine pendant 3 à 4 jours » sans en dire plus.
Ce n’est qu’avec Lazlo Hennel et son livre « La technique en charcuterie: salaison et conserve » dans les années 50 que l’étuvage, dans sa vision moderne, est enfin mis en exergue. Pour lui, l’étuvage consiste à:
- Égoutter les saucissons,
- Amorcer le séchage,
- Favoriser par la chaleur, la maturation qui commence.
Les bases actuelles sont alors posées avec les durées, températures et hygrométrie idéales mais surtout commence à poindre l’intérêt commercial de l’étuvage:
« Ajoutons enfin que les salaisonniers, désireux de fabriquer très rapidement du saucisson cru (dit sec), mais de qualité très ordinaire, se contentent de l’étuver pendant 5 ou 6 jours, mais avec beaucoup d’humidité dans l’étuve et à une température de 25 à 30°C; ils vendent donc un saucisson mi-sec, seulement étuvé et très coloré ».
Oui, c’est bien grâce à l’étuvage alliée obligatoirement aux multiples conservateurs que l’industrie arrive à confectionner des jambons crus en quelques semaines et des saucissons en quelques jours.
On peut donc conclure dans cette première partie que l’étuvage traditionnel consistait principalement à « faire rougir » le saucisson par « activation » du salpêtre et que ce n’est qu’ensuite que d’autres propriétés « intéressantes » sont apparues à nos yeux. Je ne pense pas que nos aïeux, à la campagne, avaient totalement conscience de tout ce que l’étuvage impliquait lorsqu’ils laissaient pendre les saucissons dans la cuisine et que peut-être, malgré une viande de bien meilleure qualité bactériologique que les nôtres, ils auraient eu de meilleurs résultats à ne pas le faire pour la charcuterie sèche (croûtage, bosselage, absence de fleur…)…?
Ce ne serait vraiment qu’à partir des années 50 que les mécanismes physico-chimiques de l’étuvage et par extension de la fabrication globale du saucisson ont été abordés de manière scientifique.
Reprenons donc les points 1 à 4 des objectifs de l’étuvage et tâchons de les expliciter:
1) Le développement bactérien nécessaire à la bonne maturation des saucissons secs.
Oui, l’augmentation de la température va de fait activer plus rapidement les bactéries acidifiantes de la flore interne indispensables à la fermentation.
Mais les autres bactéries, les mauvaises pour la bonne évolution du produit ou pire pour la santé vont aussi voir leur population exploser et en l’absence de ferments ajoutés, ce qui est souvent le cas lors d’une fabrication maison, peuvent prendre le dessus. Je ne pense pas que le salpêtre aux doses utilisées puisse y changer quoi que ce soit, d’autant plus qu’il doit préalablement être transformé en nitrite pour être utile, ce qui n’est pas instantané. L’utilisation du sel nitrité en sus serait donc plus approprié dans ce cas….
2) Une diminution du temps de séchage grâce à l’obtention d’un début de dessiccation et d’une perte de poids d’environ 10%.
Bien entendu, plus la température est élevé et plus l’eau s’évapore. Le produit sèche donc plus vite ce qui permet de gagner du temps et aussi d’introduire dans le séchoir des saucissons moins humides et donc moins préjudiciables pour les autres saucissons qui y seraient déjà.
Mais le risque de croûtage du saucisson devient important si le taux d’humidité n’est pas ajustée en conséquence. Il est très difficile voir impossible de rattraper un saucisson croûté: tout sec à l’extérieur (formation d’une sorte de coque imperméable) et mou à l’intérieur.
3) Un développement plus précoce de la fleur blanche du saucisson.
Plus il fait chaud et humide et plus les conditions à l’implantation et au développement de la fleur externe sont réunies. Là où il faut des fois plusieurs semaines pour observer les moisissures (levures et champignons) lors d’un simple séchage, ici en quelques jours les saucissons peuvent être fleuris.
Mais un excès de fleur peut provoquer un poissage du saucisson qui se recouvre alors d’une couche épaisse et gluante préjudiciable pour la future sèche. Le traitement consiste à les laver à l’eau salée mais ils y perdent beaucoup en qualité organoleptique.
4) L’apparition rapide de la couleur rouge caractéristique (des salaisons industrielles ?).
En effet, les enzymes responsables de la réduction des nitrites vont voir leur activité décupler et permettre ainsi la création de nitrisomyoglobine qui est un pigment rouge stabilisé ensuite par le séchage.
Mais la présence de nitrite peut amener à la formation de nitrosamine, composé dont l’effet cancérigène a été prouvé. C’est un vaste débat et je vous invite plutôt à lire mon article dédié: ici.
Pour l’industrie qui utilise invariablement des ferments lactiques les intérêts sont indéniables mais pour nous, au vu de ces éléments, devons-nous réellement étuver ?
Travaux pratiques:
J’ai réalisé l’hiver dernier ma propre expérimentation. A partir d’une recette classique de saucisse sèche (avec salpêtre) j’ai élaboré une quinzaine de pièces. Une moitié est directement allée au séchoir tandis que l’autre, pour faire les choses bien, a fait un petit détour par ma douche, transformée le temps de l’expérience en étuve.
Les conditions naviguaient entre 22 et 25°C pour la température et entre 70 et 90% pour l’hygrométrie. J’avais bien sûr avec moi un petit thermomètre hygromètre et pendant trois jours, trois fois par jour, je venais arroser les parois de la douche. La vmc était coupée et des bassines d’eau étaient posées sur le sol.
Avec la saucisse sèche, notre patience est moins mise à l’épreuve !
Alors, les conclusions sont simples:
- Faire un étuvage dans les règles est contraignant lors d’une confection maison.
- Les étuvés ont fleuri très rapidement par rapport aux non étuvés (3 jours contre quasiment 3 semaines).
- Les étuvés étaient prêt à déguster au bout de 4 semaines contre 7-8 semaines pour les non étuvés.
- La cohésion des tranches étaient parfaites dans les deux cas mais j’ai pu observer quelques creux très légers chez les étuvés.
- La fleur blanche a été finalement beaucoup plus intense chez les étuvés mais cela peut-être du en partie à des conditions météo relativement sèche au moment du test.
- Les non-étuvés m’ont paru meilleurs mais je ne peux vraiment pas dire que la différence fut significative. Par contre, la fleur plus abondante des étuvés apportait cette petite note boisée que j’affectionne.
Mais dans tout ça je n’en ressort qu’une seule certitude: faire du saucisson maison sans étuver marche ! A noter qu’en France de plus en plus d’artisans font de la salaison sans étuvage.
Pour le reste, voici les pistes de réflexions:
- Étuver pour activer la transformation du nitrite ne sert à rien si l’on n’en utilise pas.
- Étuver pour faire apparaître plus sûrement la fleur est intéressant car une fleur d’apparition tardive aurait moins d’impact positif sur le goût et pourrait-être signe d’une maturation médiocre. Mais ne suffit il pas finalement de veiller à maintenir dans le séchoir une humidité supérieure (entre 80 et 85%) à ce qu’elle serait si l’on avait préalablement étuvé (plutôt 70-80%) ? Au séchoir le risque est que la fleur se développe trop pour les étuvés et pas assez pour les non-étuvés.
- Étuver pour gagner du temps car les saucissons sécheront beaucoup plus vite. Mais ne doit-on pas privilégier une sèche plus lente, plus douce, généralement synonyme d’un meilleur développement aromatique ?
- Étuver pour provoquer une acidification plus rapide et plus sûr du produit car l’augmentation de la chaleur va multiplier les bactéries acidifiantes et leur action sera donc d’autant plus intense. A noter qu’un saucisson qui descendrait trop en ph pourrait inhiber les micro-organismes nécessaires à la création aromatique, ce qui en résulterait une acidité résiduelle problématique.
Ce dernier point est important car cette hausse de la température ne va jamais se limiter à juste augmenter le nombre des bonnes bactéries, les mauvaises le seront aussi. C’est pourquoi certains déconseillent tout simplement d’étuver sans ferments (qui permet à la bonne flore de prendre le dessus à coup sûr) pour limiter les dangers bactériologiques. A la température du séchoir, les risques, même s’ils ne sont jamais nuls seraient plus limités. Par contre une acidité précoce a néanmoins l’avantage de stopper rapidement les mauvais germes. Alors pour remédier à l’acidification plus longue découlant de l’absence d’étuvage, certains préconisent d’abaisser directement le ph en début de fabrication par l’ajout de vin rouge à dose conséquente (30-50g/kg), de ne jamais dépasser les 12°C au séchage et d’ajouter à la mêlée du glucose (sucre rapidement métabolisé par les bactéries) en plus du saccharose (sucre de base).
La question est vraiment de savoir ce qui est le plus sûr lorsque l’on n’utilise pas de ferments lactiques: une acidification rapide grâce à l’étuvage mais en ayant néanmoins de fait porté la viande à plus de 20°C pendant plusieurs jours ou une acidification plus lente (ph5.2 obtenu en 15 jours environ sans étuvage) tout en ayant pris garde de ne pas dépasser 12-13°C au séchoir ?
Voilà, n’hésitez pas à commenter et à donner votre avis. Le sujet et complexe et la vérité, comme dans beaucoup de domaines, n’est pas absolue. Pour ma part, les fabrications 2018-2019 se feront sans salpêtre, sans ferments et sans étuvage. Nous verrons bien…
Bonjour ,et merci pour vos conseil,
Je fais de charcuterie, je rêve de faire de sausisson et jambon sec,mais je ne sais pas si la temperature ne vas me joué de tour ,
Alors si avez de conseil pour moi, je serait ravis, merci.
Le site est rempli de conseils sur le sujet 😉
Très bien documenté, merci du travail de recherche ! En exil au Québec, le saucisson me manque tellement…
excellente analyse, pour ma par je n utilise ni salpetre ni nitrate,je rajoute du vin effectivement ,et j etuve dans ma cuisine, environ à 20, 22°, je n ai pas plus. Au bout de 2 j au séchoir au grenier à environ 8 à 10° car en ce moment il fait 1 en extérieur, la fleur apparait au bout de 8 à 10 j. Je ne control pas l hydrometrie n ayant pas d appareil et les résultat sont excellents. Je vais quand même investir pour vérifier le taux car apres tout il est peut être bon.!!
formidable, très bien renseigné, les photos démontrent ce qui est dit.
Bonjour,
merci pour avoir partagé un article expérimental aussi complet pour lequel vous avez dû consacrer beaucoup de votre temps. Je n’utilise pas de salpêtre ni de nitrite de potassium pour mon premier essai, je m’inquiète de ne pas voir de fleur sur mes saucissons après plus de dix jours, alors qu’ils ont bien rougi dès les premiers jours, sentent plutôt bons de l’extérieur, ont perdu du poids et se sont un peu ratatinés. Est-ce que l’absence de fleur est un problème ?…
Bonjour, ba ce n’est pas forcément très bon signe et ça a souvent pour cause une humidité trop faible. Après, des fois ça peut mettre trois semaines à apparaître quand il n’y a pas eu étuvage. Si c’est des petits calibres, ce n’est pas trop grave car même avec une humidité trop faible, ça peut marcher. C’est plus problématique si c’est des grosses pièces (risque de croutage par exemple).
Merci beaucoup! c’est très précieux d’avoir lu tous vos conseils, depuis le temps que j’ai envi d’essayer!
Allez je me lance!
Comment ça s’est passé sans étuvage, et sans salpêtre ? Aussi bons et beaux que les premiers?
Bonjour, suivez le lien: https://www.leblogsaucisson.fr/saucisson-ultime/
Bonjour
J envisage de fabriquer une étuve + séchoir dans un ancien congélateur
L idée est de mettre un système ( résistance+ thermostat+ventilateur ) sur un côté intérieur du congélateur et de le errer un trou à l opposé dans le congélateur afin de laisser l air circuler et d y rajouter un Hygromètre
Pensez vous qu en rajoutant de l eau et en réglant le thermostat à 25 je peux m enservi comme étuve
Oui en enlevant l eau et en réglant le thermostat à 14 je pourrai m en servir comme sale de séchage ?
Merci d avance pour vos conseils
Bonjour, en théorie, ça doit pouvoir le faire. Je n’ai pas moi même fait ce genre de séchoir/etuvoir domestique mais je sais que dans le groupe facebook « faire son saucisson et autres charcuteries maison »; bcp l’ont fait et pourront vous donner leurs avis.
Parfait étuvage nickel dans le toilette du bas avec 2 sceau d’eau au sol à 3 jour la fleur apparaît et la je viens de les mettre au garage avec température 11 degrés constant. Sa pourrait être bon ?
Oui, pas de raison que non.
très bon article ,merci a vous
Bonjour,
j’ai une cave semi enterrée qui a une température constante de 18°C en été et 12°C en hiver. Je contrôle l’humidité grâce à un déshumidificateur. Naturellement le taux est de l’ordre de 90% d’humidité, mais je le fait descendre à 70% pour éviter les moisissures. Pensez vous que ma cave serait propice à l’étuvage comme au séchage ? J’avais pensé éteindre le déshumidificateur pour l’étuvage et le remettre en route pour le séchage. Mais ce qui me tracasse se sont les 18°C, n’est ce pas trop élevé pour le séchage ?
Merci à vous pour vos conseils.
Très cordialement
Bonjour, oui 18°C c’est trop chaud pour le séchage par contre, une fois bien sec, vous pouvez les laisser sans risque. Pour l’étuvage, que je ne conseille pas forcement, à partir de 18° et avec une bonne hygro c’est bon mais vous ne pouvez pas étuver en été et sécher en hiver. Vous avez la chance d’avoir une cave mais ce n’est pas pour autant qu’on peut faire du saucisson toute l’année.
Bravo pour vos recherches et vos commentaires. Je fais maintenant mon saucisson sans additifs et sans étuvage et je mets du vin rouge et un peu de cognac.
Tout est OK et excellent
Merci
Je découvre votre site. Bravo, trés bien fait!
Concernant l’étuvage, il a un intérêt bactériostatique non négligeable sur les bactéries non désirables (pathogènes). En effet, la montée en température permet le développement des lactobacillus qui consomment le sucre ajouté et le transforme en acide lactique. Il provoque une baisse du ph ce qui limite le développement de beaucoup de souches bactériennes indésirables dont la plage de développement se situe généralement entre 6 et 7,5 de ph. L’étape suivante du séchage permet ensuite de bloquer le développement des lactobacillus (et des autres..), et donc de l’acidification, par une réduction de l’Aw (eau disponible).
Cordialement
Bonjour et merci pour votre article.
Utilisez vous une armoire dédiée aux saucissons tant pour la sèche comme pour l étuvage?
J ai remarque qu’en ayant 2 différents produits dans mon armoire de séchage (une cave a vin reconditionne avec ajout de générateur d’humidité contrôlé et thermo contrôlé) j’obtenais sur mes magrets séchés fumes des développements bactérien non souhaite mais souhaite sur les saucissons.
Oui, le même processus se produit également sans étuvage mais c’est plus lent.
@Polo Non, je n’utilise pas d’armoire, à l’air libre, pendu dans la pièce qui me sert de séchoir. Pour le dvp bactérien non souhaité, j’imagine que vous parlez de la fleur, mais pour moi ce n’est pas un problème.
Un immense merci pour tous ces renseignements. J’ai fait de la saucisse sèche maison comme chaque année. Cette fois aucune fleur au bout de 10 jours. Une petite odeur acide se dégage dans le local, les saucisses sont bien rouges, et commencent à sécher. Votre article très bien documenté me donne de nombreuses clés. Je vais donc attendre une semaine de plus avant de tout jeter 17kg, ça fait mal au cœur. Merci encore.
@Annemarie Aucune fleur au bout de 10 jours ne me paraît pas anormal si il n’y a pas eu un étuvage bien mené. Et même si plus tard, la fleur n’apparaît pas, ce n’est pas bon signe mais pour de la saucisse sèche, ça peut passer car le petit calibre permet un séchage plus intense, plus sec (ce qui est forcément le cas si pas de fleur).
j’ai fait de a saucisse sèche et l’ai procédé à un étuvage, le problème et que mes saucisses ont commencées a suinté au bout d’un jour et à devenir très grasses. Elles sont maintenant au séchage, bien rouge, mais sans aucune fleur au bout de 5 semaines. Je suis sur Madagascar sur la cote ouest dons humidité 70 -90% et climatisé, j’ai besoin de conseils!!!!!!! et merci d’avance
Desmoulins synthétise plus haut tout ce que je sais … ou que je crois savoir. Qu’une fermentation lactique a beaucoup d’avantages au plan de la sécurité. Mais je pensais en plus qu’elle allait beaucoup donner au plan organoleptique, ce qui ne semble pas se vérifier dans votre expérience particulièrement intéressante.
Cette fermentation m’intéresse pour des viandes séchées, je ne me sens pas du tout au niveau pour le saucisson.
Bonjour @spinelli, si dès l’étuvage, ça a suinter c’est soit que le T° était trop élevée soit que le gras que vous avez utilisé n’était pas de qualité, pas du gras dur. Si après un étuvage, pas de fleur au bout de 5 semaines, c’est que soit le local de séchage est trop sec soit vous les avez croûtés lors de l’étuvage. Dans tous les cas, étuver à Madagascar ne me paraît pas une idée judicieuse.
Bravo pour ce blog ou analyse et expérimentation son fort bien détaillée
-problème ma femme semble peut disposer à la guirlande de saucissons dans la douche
Question-Est -il possible que je puisse faire sécher mes saucissons en cave(12degres~)en respectant un ajout de vin de (chinon) plus glucose comme vous le préconisez ?
En vous remerciant
Bonjour @Landry Il suffit de ne pas étuver d’ailleurs je n’étuve plus et je n’étuverai vraisemblablement plus. Lisez la recette du saucisson inratable.
Bonjour à vous, super blog qui me permettra de mieux engager mes prochaines fabrications de saucissons secs. C’est la première fois que je tente cette expérience. Je lis qu’il est possible d’ajouter du vin rouge – 12° maxi, et entre 30 et 50g / kg – dans ma préparation, mais aussi du glucose car je suis diabétique de type 2 donc pas d’injection.. et si je peux en utiliser, ce serait quelque quantité par KG, et où m’en procurer. Si vous pouvez me renseigner ce serait génial. Merci d’avance. Cordialement
@jocelyne Pour le saucisson le glucose, il est pas pour vous, il est pour les bactéries lactiques qui vont s’en servir pour acidifier le saucisson. Pour les quantités de vin et de sucre, j’en parle dans beaucoup d’articles.
Une fermentation lactique se déroule t’elle également sans étuvage et sans ajout de ferments ?
En est-il de même pour les viandes séchées sans étuvage ?
@régis Oui la fermentation se déroule aussi sans étuvage, elle sera plus lente et moins forte mais se produira. C’est le sucre contenu dans la viande et surtout dans les ingrédients qui en seront responsable contrairement aux viandes séchées où le processus de fermentation sera minime (sauf si vous mettez beaucoup de sucre lors du salage j’imagine…)
Bonjour
Je viens de faire l’achat d’un séchoir avec tº et hr contrôlée
J’aimerai savoir les tº et hr pour faire du magret séché avec un développement de fleurs
Et aussi pour le saucisson
Pour diversifier ma production je me lance dans. La salaison mais en restant artisanal pour combler la grippe aviaire qui nous touchent
Si je fait appel au ctcpa ça me coute 2000€ si quelqu’un peut m’aider je peux récompenser avec des conserves faites maison par moi même
En vous remerciant
Bonjour @Steph, l’hygrométrie et la température sont en gros dans les mêmes fourchettes pour toutes les salaisons mais ça dépend de votre température et hygrométrie extérieure (oui même pour un séchoir contrôlé), de la quantité de charcuterie à l’intérieur, du moment où elles sont mises. Vous n’aurez d’autres choix que de faire des essais et de surveiller le tout. Pour les pros des fois, il faut deux séchoirs selon les produits mais dans votre cas, des petites pièces de viande, ça pourra sûrement aller aux mêmes températures et hygro.