Viandes et Gras du Saucisson
Les vacances sont toujours le moment idéal pour se cultiver. Là où certains lisent en alternance des journaux people et des romans à l’eau de rose, d’autres frayent le chemin de la connaissance.
Vous vous êtes sûrement toujours demandé quels pouvaient être les viandes et les gras utilisés dans la confection du saucisson sec. La question est des plus légitimes et j’étais moi-même régulièrement turlupiné par cette affaire. Il était donc temps de mettre les choses au clair.
1) Les viandes
En théorie, c’est la viande de coche, appellation professionnelle de la truie, qui est l’ingrédient de choix dans la fabrication du saucisson sec grâce à sa couleur prononcée, ses saveurs, sa résistance à l’oxydation et sa dureté relative (plus sèche, ferme) par rapport à celle du porc charcutier. En pratique c’est ce dernier qu’on nous vendra et que donc on utilisera.
Même si quasiment tous les morceaux de la pauvre bête (coche ou porc) pourraient servir à la fabrication de nos précieux, certains seront préférés à d’autres:
- L’épaule 4D (Désossée, dégraissée, découennée, dénervée).
- Pointe de filet et filet (réservés plutôt pour le bacon)
- Le jambon mais les grosses noix ont souvent d’autres utilisations.
- L’échine (priorité pour la coppa)
- La poitrine même si je pense que c’est une mauvaise idée car on obtient des saucissons qui suintent rapidement à température ambiante (le gras de poitrine se désagrégeant à une température beaucoup basse que la bardière).
Ces parties de l’animal sont considérées comme le maigre du produit mais elles ne sont en aucun cas exemptes de gras, leur taux de lipides étant d’ailleurs très variables d’un morceau à l’autre et entre les mêmes morceaux selon les techniques de triage utilisées.
Il convient néanmoins de supprimer systématiquement les gras mous, les tendons, les aponévroses, les bouts d’os et de cartilage.
Bien entendu, le saucisson sec peut être fabriqué à base de beaucoup d’autres viandes comme celles du bœuf, du cheval ou de l’âne…Et certains maigres peuvent être mélangés ensemble (saucisson d’Arles).
2) Les gras
Ce sont les gras « durs », fermes qui sont utilisés. Ils ne doivent en aucun cas être huileux ou fondants.
Les gras externes sont recommandés avec une prédilection pour celui de bardière (lard dorsal) qui comporte une forte trame conjonctive lui procurant ses propriétés physiques.
La partie ferme du gras de couverture des jambons et dans une moindre mesure la poitrine qui peut contenir jusqu’à 45% de lipides sont également employées chez certains fabricants mais à notre niveau, il vaut mieux éviter si l’on veut avoir des saucissons qualitatifs.
Les gras s’altèrent particulièrement rapidement. Il faut donc les conserver le moins longtemps possible pour éviter le rancissement et un développement bactérien inadéquat.
Et voilà, un pas de plus vient d’être franchi dans la connaissance de ce produit venu des cieux. Jusqu’où irons-nous ?
« Le savoir ne s’apprend pas, il se partage en tranches fines et savoureuses. »
Sources: livres sur la charcuterie.
Bonsoir, s’il vous plait j’aimerais connaître les bases physico-chimiques d’une viande destinée a être transformée en saucisson. Merci d’avance
Bonjour, soyez-plus précis (ou moins en fait) s’il vous plaît. Mais je pense que vous trouverez votre bonheur ici: http://www.ifip.asso.fr/sites/default/files/file_attach/memento_qualite.pdf
Bonjour,
Je n’ai trouvé que du lard gras salé, est-il utilisable pour fabriquer du saucisson.
Merci.
@Mark Non, du frais toujours.
vous devriez faire un post sur le livre de la photos. Pour être un peu plus clair, les 2 tomes sont vendus neufs pour 300 euros avec les frais de port et ses même livres d’occasion sont parfois mis en vente entre 600 et 1600 euros … j’attends encore des explications de ses vendeurs professionnels 😉